Corine (FR)

Corine, flamboyante diva disco glam / disco-charme, à la crinière peroxydée et aux paupières pailletées a ceci de commun avec Simone de Beauvoir et Michelle Obama qu’elle pousse le beau sexe à l’empowerment, à commencer par elle-même.

Mine de rien, cette hédoniste extravertie, capable de prendre sans raison l’accent québécois pendant toute une soirée, (se) nous réconcilie avec cette part obscure de nous-mêmes qui rêve de se huiler le corps façon friture en été et de porter un bikini vert avec des bottes fourrées en hiver. « Finalement, il faut cultiver la joie, lâcher prise afin d’arrêter de réfléchir. S’amuser avec la sensualité», soupire la divine créature en appliquant une énième couche (inutile) de gloss irisé sur ses lèvres.

Sorte de Philippe Katerine au féminin qui bouscule les codes et dérange, aussi à l’aise sur une croisière qui s’amuse que dans un bar interlope, Corine a ceci de commun avec Germaine Tillion et France Gall qu’elle résiste. A la morosité ambiante, aux querelles de chapelles musicales, à la misogynie qui voudrait qu’une chanteuse ait rarement de l’humour, qu’une bimbo soit bête, qu’une artiste jouant de son sex-appeal tapine, etc. Le plus épatant est que cette militante du cocktail à trois couleurs, du ceviche et du sauna pour tous rassemble. De Paris à Angoulême, les enfants l’adorent, les personnes âgées la kiffent, les marques de luxe, comme Rykiel ou Chanel, se l’arrachent, les branchés lui trouvent du troisième degré. Pourtant, c’est au premier degré que Corine prône le vivre-ensemble. Surtout s’il consiste à danser les bras levés, le torse luisant de sueur et compressés comme des sardines, sur un petit mètre carré de dancefloor.

Car cette folle du beat, vivant en permanence à 120 BPM, est restée fidèle à l’oecuménisme disco. Une musique surgie au coeur des années 70 dans les boîtes italo, afro ou latino-américaines de New York ou Miami et qui aura été, à ses débuts, l’apanage des minorité : les femmes, les homosexuels, les noirs, les latinos. Corine a ceci de commun avec Madonna et Guesch Patti d’avoir été une égérie gay quasi au berceau. Sa musique lascive et irrésistiblement groovy, aux arrangements concoctés à trois en studio (Marc Collin, initiateur du projet Nouvelle Vague et grand fan de disco et d’italo-disco, le DJ-producteur Dorion Fiszel et elle-même) puis interprétés live par six musiciens, concourt à la renaissance moite d’une culture du désir, du plaisir et de l’extase dans les soirées de la capitale où l’on croise la fine fleur des nouvelles drag queens.

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